Une conférence internationale "L'Arménie et la région, enseignements, bilans et perspectives" s'est
tenue à l'Académie Nationale des Sciences à Erevan (la capitale, ndlr) .
L'objectif de la conférence était d'examiner les événements des décennies passées, d'y voir les erreurs
historiques qui se répètent aujourd'hui et de chercher les moyens de surmonter les difficultés actuelles.
Il y a cent ans , la ville forteresse de Kars tombait sans coup férir et des terres historiques armeniennes
passaient aux Turcs.
En changeant les noms des lieux, la même situation se présente de nos jours après 44 jours de guerre.
L'historien Achod Melkonyan établit des paralelles entre 1921 et 2021 et l'académicien Rouben Safras-
tyan déclare; "Lorsque l'on examine ce qui s'est passé en cent ans, on peut constater que la région se
bat actuellement pour un nouveau statu quo".
A l'ouest, à Istanbul, la juriste constitutionaliste Gulseren Aytas écrit dans le quotidien Cumhuriyet du
20 octobre 2021 ; " Les accords de 1921 et les protocoles inconstitutionnels (de 2009 ? ndlr) n'ont
toujours pas été retirés de la Commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée Nationale (turque).
Citant les informations de Spoutnik du 20 mai 2021, la juriste critique la proposition de la Russie
d'établir une commission en vue de tracer la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaidjan car elle ne tient
compte d'aucune condition de la Turquie.
Et elle ecrit, "L'accord de cessez-le-feu du 10 novembre 2020 ne doit pas engendrer de nouveaux
accords contraires à celui de 1921, fixant les frontières. Le traité de Kars de 1921 ne peut être sujet à
aucune discussion".
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com
Zaven Gudsuz est diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France
photo : les soldats azéris s'entrainent à Kars
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Le traité de Kars
L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, qui avaient profité de la chute de l'Empire russe pour déclarer leur indépendance en 1918, sont tombés à la suite de campagnes militaires et pression politique sous le contrôle de la République socialiste fédérative soviétique de Russie.
La République démocratique d'Arménie avait dû, à la suite de la guerre arméno-turque de septembre-, céder à la Turquie 60 % de son territoire acquis, entre autres, grâce au traité de Sèvres du . La cession est entérinée au traité d'Alexandropol le .
La République démocratique de Géorgie a été envahie par l'armée rouge et l'armée turque en février-. Des combats eurent lieu entre ces deux armées pour le contrôle de territoires et on a craint un conflit entre ces deux pays1.
Le traité[modifier | modifier le code]
Il comprend un préambule, 20 articles et 3 annexes.
Selon l'article 1er, sont considérés comme caducs les accords passés entre les gouvernements des pays sur le territoire des parties contractantes. Est reconnu de ce fait annulé le traité d'Alexandropol de 1920, et non valables les accords passés avec les États tiers et qui concernaient les républiques transcaucasiennes. Mais cela ne s'appliquait pas à l'accord de 1921 de Moscou conclu entre la Russie soviétique et la Turquie.
L'article 2 était particulièrement important pour la Turquie, puisque selon celui-ci, les parties ne reconnaissaient aucun accord ou acte international, qui pouvait être imposé au moyen de la force. Cela signifiait que l'Arménie soviétique ne reconnaissait pas le traité de Sèvres de 1920. L'article 3 annule le régime des capitulations, et l'article 4 définissait la frontière entre la Turquie et les républiques de la Transcaucasie (la description plus détaillée de la frontière était donnée dans les annexes 1 et 2). Selon l'article 5, les gouvernements de la Turquie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie acceptent la formation d'une république autonome, le Nakhitchevan (avec ses frontières indiquées dans l'annexe 3), placé sous la protection de l'Azerbaïdjan. Les articles 6 à 9 se rapportent aux relations entre la Turquie et la Géorgie. Les autres articles définissent la position juridique des citoyens des parties, établissent l'ordre de l'échange des prisonniers, concernent le règlement des autres questions économiques, financières et, la conclusion des accords consulaires, etc.
Le traité de Kars répète essentiellement les positions de l'accord de 1921 de Moscou. Il est signé pour l'Arménie par le commissaire du peuple des affaires étrangères Askanaz Mravian et le commissaire du peuple des affaires intérieures Poghos Makintsian ; pour l'Azerbaïdjan, par le commissaire du peuple de l'inspection des ouvriers et des paysans Behboud Chahtahtinsky ; pour la Géorgie, par le commissaire du peuple pour les affaires navales Chalva Eliava et le commissaire du peuple des affaires étrangères et les finances Alexandre Svanidzé ; pour la Turquie, par les députés de l'Assemblée nationale et le commandant du front oriental Kâzım Karabekir Pacha, et Veli Bey, par un ancien adjoint du ministre des travaux sociaux Muhtar Bey, et par le représentant plénipotentiaire de la Turquie en Azerbaïdjan Memduh Sevket ; pour la Russie soviétique, par le représentant plénipotentiaire en Lettonie le Polonais Jakub Hanecki (en russe Ganetsky, né Jakub von Fürstenberg).
Conséquences[modifier | modifier le code]
Avec ce traité, celui de Sèvres signé par l'Empire ottoman avec les Alliés de la Première Guerre mondiale le , mais qui n'a pas été reconnu par les nationalistes turcs de Mustafa Kemal conduisant la guerre d'indépendance turque, devient de fait caduc.
Le traité de Lausanne du remplace celui de Sèvres (et, à l'inverse de ce dernier, ne mentionne plus l'Arménie2) et reconnait les frontières de la république de Turquie proclamée par Mustafa Kemal.
source : wikipedia